Chaque vendredi soir (ou presque), les rues sont chargées d’une tension palpable. C’est soir de match à l’ENAC, un vent digne des plus grands westerns souffle sur le pré, une petite mélodie se fait entendre au loin. A moins que ce ne soit de la musique en préparation du break ENAC ? non… on sent l’univers du con, de la brute et le truand autour du stade.
Buts Enac
Damien 2 ( Eric B 5 )
Damien 3 ( Matthieu 1 )
Eric B 1 ( Damien 4 )
Damien 4 ( Eric 6 )
Matthieu 1 ( Eric 7 ) Didier 1
François 10 ( Eric 8 )
La grande équipe de l’ENAC est là ce soir. 15 joueurs. Du presque jamais vu. Bon, parmi les joueurs, comme d’habitude, il faut avoir un côté tolérant, le mot joueur n’insinue en rien le niveau de l’individu. Mais l’esprit de groupe se ressent dans le vestiaire. On fête ce soir le retour tant espéré du hockeyeur Vrécourt, il a retrouvé le chemin de l’ENAC, mais pas encore celui qui le mène à son sac de foot… il a oublié le sac à la maison, et s’est pointé avec d’autres affaires, peut être de danse classique. Le tutu pour le carré vert, c’est pas top, donc aller retour maison, pour rejoindre l’équipe directement sur le terrain un peu plus tard.Mathusalem est encore là. Certains avaient émis l’espoir de ne pas le voir ce soir, c’est raté. Mais une grande décision est prise ce soir, on sent que certains joueurs ont des trucs dans le slip au moins…
Donc la décision en question, c’est de dire à Toutankhamon que pour ce match, il ne jouera que 25 minutes en première mi-temps, et point final. C’est osé, mais aussi assez inespéré. Moniero accepte l’idée, mais ne veut pas se mouiller pour faire l’annonce lui-même. Courageux, mais pas téméraire… C’est finalement Dan qui s’y colle. Un vrai diplomate. Il paraitrait même que pour cette prestation, on lui offre un poste d’ambassadeur Français… ou pas. Non, faut pas déconner quand même, il fait trop de fautes d’orthographe, ça la foutrait mal !Vercingétorix, philosophe, accepte la recommandation, il ne jouera donc que 25 minutes. Et franchement, c’est déjà largement trop !
Le match débute vers 21h05, après la séance protocolaire de signature, la musique d’ouverture de la Ligue des Champions, les photos de la foule en délire. Les adversaires du jour ont l’habitude de venir ici et de repartir habillés pour l’hiver, avec une petite valise de buts dans la musette. Cette soirée ne fera pas exception, la valise sera encore de mise. Ils ont cru tenir pendant les premières minutes, lorsqu’on jouait à 10 contre 11. Enfin, on avait 11 maillots blanc et rouge sur la pelouse, mais l’un d’eux n’était agité que par le vent du soir… et encore, pas agité des masses non plus, parce que ce maillot est bien moulant sur les formes, disons, plus trop élastiques, du père de Raymond Kopa .L’entame du match voit surtout rapidement un très bon début de Mathieu qui révèle toute sa hargne, dans le bon sens, en rôle de 6 au milieu du terrain. Il gratte des ballons partout, une vraie sangsue, un emmerdeur, un poil à gratter… mais qui fait un grand bien à toute l’équipe. Tous les joueurs sont bien concernés, de bons déplacements, des enchainements, et de bonnes passes, le ballon circule. Tout va trop vite pour la défense adverse, qui se fait déborder sur une balle en profondeur pour Damien… qui sur sa première occasion rate le cadre de quelques mètres. Ce n’est que partie remise, puisque sur une copie conforme de cette action, il plante le premier but du match, suivi plutôt rapidement du deuxième but, cette fois encore avec un ballon qu’il s’est bien emmené plein axe du terrain aux abords de la surface, devant il faut l’avouer une défense un peu statique… Bref, déjà 2-0, et pas vraiment de débat.
Vingt cinquième minute : grand moment, la foule est en délire, l’ancêtre de Jules César quitte le terrain. En marchant, puisque c’est ce qu’il a fait pendant tout ce temps. Aucun ballon touché (enfin, aucun significatif). Donc aucune passe. Ses statistiques ressemblent au lino d’une salle blanche chez Motorola, clean ! Distance parcourue inconnue, le GPS qui le suivait s’est endormi. Bref, il nous manquera… ou pas. Sa sortie voit l’entrée de Dieu, synonyme d’une conservation de balle dans les pieds un poil plus marquée… Eric laisse aussi sa place au célèbre Alain, que toutes les équipes nous envient. Enfin… Didier laisse aussi sa place à Eric Vrécourt, qui a enfin retrouvé son sac de foot. A 11 contre 11, c’est plus facile encore. Sur une action côté gauche, Ibra reçoit un bon ballon qu’il ne contrôle pas correctement. Partie remise, puisque peu de temps après, sur une récupération d’Alain (arrêtez de rire !!), le ballon arrive dans les pieds de l’Ecrivain...qui finalement se le fait piquer par Damien. Bon, en même temps, c’est pas surprenant, il faut un peu de vitesse au foot, et l’écrivain, il écrit vite, il court vite, mais avec le ballon, il fait un peu le suisse. Enfin, le talent, ça vient pas naturellement !
Bref, Damien prend le ballon, enchaine une frappe du gauche de l’entrée de la surface, que le gardien repousse des poings sur sa barre… et le ballon revient sur Ibra qui a bien suivi pour scorer de la tête dans le but vide. 3-0.La suite de la mi temps est suivie de quelques frayeurs dans la défense de l’ENAC. Contrairement à notre idée, Belberaud n’est pas impressionné par la technique d’Alain, ni par sa vitesse. Probablement parce qu’ils ne sont pas connaisseurs du beau football. Parce qu’Alain sait nous régaler de grands mouvements de jambes désynchronisés que peu d’entre nous pourraient réussir. D’ailleurs c’est du côté d’Alain qu’arrivera le danger, Dan et Yannick seront à la couverture, mais pas suffisamment rapides pour contrer l’attaquant qui reprend la balle de l’entrée de la surface, le ballon venant mourir au ras du poteau sans avoir vu un mouvement du pauvre Messan qui pourtant avait fait un bon début de match, avec de sérieuses interventions (mais peu d’actions dangereuses), et de bonnes relances vers sa défense ou loin devant. 3-1. Ce petit but de Belberaud ne fait pas paniquer la sérieuse équipe de l’ENAC, totalement soudée. L’arbitre retraité siffle la mi-temps sur ce score. Il paraitrait que certains l’auraient vu courir. Vers l’apéro peut être ?
Avant de valider les statistiques
de ce match, nous avons
besoin de votre avis.
En deuxieme période, les mêmes ou presque sont sur le champ. Mathieu a cédé sa place à l’Ecrivain au poste de 6, qui n’a pas sa percussion, mais bon, chacun son talent ! Au moins, il court… Belberaud n’est toujours pas très dangereux. Le jeu est moins beau en deuxième période, on peut notamment regretter un jeu plus téléphoné, et moins collectif, avec beaucoup plus de conservation de balle, et donc moins de passes, surtout on ne voit plus ce qu’on avait vu en premiere mi-temps, à savoir contrôle passe, contrôle passe, dribble, passe en profondeur, contrôle, but. Maintenant c’est plutôt contrôle, dribble, dribble, dribble, enfermement près de la touche, et perte de balle. Dommage, car les espaces sont ENORMES maintenant chez Belberaud, qui s’est totalement coupé en 2. Les contre-attaques font mal chez eux, mais leurs attaques sont aussi plus dangereuses, et il faut une charnière aux abois pour tenir la baraque et le score au même niveau. Sur un corner tiré de la droite par Ibra, Damien, totalement esseulé aux 6m, met le ballon au fond d’une tête rageuse, pour laquelle il n’a même pas eu besoin de sauter. 4-1. Ca commence à sentir le cramoisi pour Belberaud. Leur changement de gardien n’y fera pas grand-chose
La suite du match est toujours du même acabit, l’ENAC jouant en contre, mais de manière maladroite avec une libération de ballon très tardive qui laisse trop de temps à Belberaud pour s’en sortir. Dans le dernière ¼ d’heure, c’est l’explosion de Belberaud qui va encaisser coup sur coup 3 nouveaux buts, par Dieu, Mathieu et… Didier. Les buts de Dieu et Mathieu sont bien construits, un bon jeu collectif, du sang froid, on va pas épiloguer non plus. Mais alors celui de Didier…
franchement, c’est presque à se demander si on le lui compte, ou si on le met en « pertes et fracas ». Didier, si tu me lis, sache que franchement, t’as des stats impressionnantes, en 2 matchs en tant que défenseur, 2 passes et 1 but. Mais quand je vois ce but là, je me dis que ceux qui font les stats sont sacrément compréhensifs ! Bref, Didier est à environ 40m du but, par hasard. Le ballon flotte dans la défense de Belberaud, et se retrouve en l’air, par un miracle dont seul Dieu peut comprendre l’existence. Il arrive par un autre miracle dans la direction de Didier, auprès de qui aucun défenseur n’avait pris le risque de s’approcher. Didier, plein d’un sang froid qui glace les veines reprend ce ballon en se disant « ça débarrassera mes coéquipiers ! ». Et là, le gardien, dans un accès de gentillesse, réussit à pousser le ballon dans son propre but !!! On verra si le statisticien en chef accorde ce but à Didier ou au gardien adverse. Mais il faut quand même reconnaitre que le retour en grâce de Didier après ses multiples pépins (au dos) fait plaisir à voir. On sent aussi que la fin du tabac a redonné un second souffle à ses performances de course. Et comme en plus, il prépare des pots qui déchirent, on ne peut que se satisfaire d’avoir un tel coéquipier !! Score final 7-1. Ça équilibre le 2-6 contre Auzielle… Je n’étais pas là pour le pot d’après match, mais les échos reçus par mes confrères de l’Equipe et France Football, et les caméras de TF1 sous la douche me laissent à croire que la soirée fut bien amusante. Cromagnon a cependant fait de nouveau sa Pince, puisque lorsqu’il a fallu verser sa dîme pour le pot, pour ce très cher Didier justement, il avait comme par hasard oublié de prendre de l’argent. Oh comme c’est dommage. C’est vraiment un très bon esprit d’équipe ça, bravo… Je suppose que Charlemagne n’avait pourtant pas oublié de manger plus que de raison pendant le pot, des fois que les restrictions de 1939 soient remises au gout du jour… peut être qu’on pourrait mettre ses crampons aux enchères, des collectionneurs pourraient être intéressés par des chaussures du dix neuvieme siècle aussi bien conservées ! Ni abimées, ni salies, aucune trace de transpiration. Longue pause de 3 semaines devant nous, on va pouvoir recharger les batteries. Espérons que ces 3 semaines ne fassent pas baisser trop durement la performance physique de certains joueurs. Fort heureusement, pour la performance physique de certains, il est impossible d’aller plus bas. Ouf ! Vivement le prochain match,